De ces larmes qui lavent l’âme.

Une femme au regard intense, les yeux baissés, symbolisant le repentir et la quête de la miséricorde divine.

Qui n’a jamais, un jour, tel ce jeune homme de la parabole, quitté les sentiers étroits de la foi pour se perdre dans les méandres d’un monde qui nous promettait mille et une jouissances ? Qui n’a jamais goûté à ces petites morts quotidiennes, au fruit défendu de l’éphémère, de l’illusion, du futile ?

Nous sommes parfois comme des navigateurs enivrés par notre propre grandeur, embarqués sur des flots que nous croyons dominer, aveuglés par l’éclat trompeur de notre ego. Nous voguons avec arrogance, convaincus que le monde entier s’incline devant notre passage.

Et puis, un jour, c’est le naufrage. Notre orgueil démesuré nous a menés à notre perte. Le bonheur tant convoité que nous pensions mériter de droit s’est évaporé, laissant derrière lui le goût amer du vide. Nous restons là, échoués, à contempler les ruines de nos illusions, impuissants et désespérés.

Plier le genou devient alors un acte de courage. Ce n’est pas fuir les défis de la vie, bien au contraire, mais faire face à nos illusions, à nos armures de carton-pâte.

En nous abandonnant à cette voix intérieure pleine de miséricorde qui nous appelle encore et encore, nous découvrons que la véritable liberté réside dans la soumission à la volonté de Dieu, à cet amour qui nous attend depuis toujours, prêt à nous soulager, à nous consoler, à nous reconstruire…

Regardons Marie-Madeleine, cette femme qui a trouvé refuge dans l’amour du Christ. Elle n’est pas un simple personnage de l’Histoire, elle est le reflet de chacun d’entre nous. Ses larmes versées aux pieds de Jésus sont le signe visible de cette capitulation intérieure, de ce moment où l’on se rend compte de sa propre insuffisance.

Ses larmes coulent, abondantes, sincères. Elles lavent les pieds du Christ, mais avant tout, c’est son âme qu’elles lavent. Dans ce flot de pleurs, c’est toute une vie qui se déverse, avec ses joies éphémères et ses douleurs tenaces. Et Jésus, que fait-il face à ce repentir sincère ? Il accueille. Il pardonne. Il relève. N’est-ce pas là le plus beau visage de Dieu ? Un Dieu qui ne condamne pas, mais qui nous aime infiniment et nous libère, qui nous offre une vie nouvelle.

…Il révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux-mêmes par leur fils. Il est juste de parler d’un amour « viscéral ».

Pape François – « Misericordiae Vultus » – N°6 

Marie-Madeleine, c’est chacun d’entre nous, avec nos zones d’ombre et nos éclats de lumière. Que nous dit-elle de Dieu, cette femme au destin si particulier ? Que Sa miséricorde est plus forte que tout. Que le pardon et le rétablissement sont toujours possibles, que la grâce peut transformer même les existences les plus brisées.

Marie-Madeleine, c’est la preuve vivante que notre passé ne nous condamne pas, que notre histoire n’est jamais écrite d’avance. Elle est l’incarnation de cette vérité bouleversante : il n’est jamais trop tard pour espérer, jamais trop tard pour ouvrir les volets et laisser entrer la lumière divine, jamais trop tard pour être changé, jamais trop tard pour renaître.

Alors, ouvrons nos volets et n’ayons pas peur de nous laisser toucher par cette miséricorde qui guérit et qui transforme. Car c’est dans cette rencontre avec l’amour de Dieu, à travers l’Église et ses sacrements, que nous trouvons notre véritable identité et notre mission dans le monde.

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