Nos geôles de poche

Une foule de personnes absorbées par leurs appareils électroniques dans un environnement sombre, évoquant l'aliénation du monde numérique.

Ces petites boîtes lumineuses, nos smartphones, sont devenues nos nouveaux maîtres. Qui aurait pu imaginer qu’un jour, nous serions les esclaves de ces rectangles de verre ? « Smartphones », nous les nommons, mais qu’y a-t-il de « smart » à faire défiler inlassablement un écran, à se perdre dans un dédale de notifications sans fin ? Ne devenons nous pas, peu à peu, captifs d’un monde qui nous éloigne de la vraie sagesse, celle qui vient de Dieu ?

Nous sommes en passe de devenir les esclaves volontaires d’une nouvelle ère numérique. La vie réelle, elle, s’efface peu à peu, réduite à une pâle imitation.

Que penser de ces scènes devenues courantes : des adolescents absorbés par leurs téléphones pendant que leurs grands-parents attendent en vain un peu d’attention, ou ces couples au restaurant, silencieux, chacun plongé dans son monde virtuel. Nous avons, presque à notre insu, emménagé dans un monde où les liens humains pèsent moins lourd que les likes et les partages. Un monde où l’émotion s’est muée en notification, où l’amour s’est réduit à un cœur rouge clignotant.

Hélas, hélas, derrière les sourires éclatants des réseaux sociaux se cache souvent un abîme de solitude. Cette perfection virtuelle n’est qu’une illusion, une façade fragile qui ne résiste pas à l’épreuve du réel. Ce monde virtuel, bâti de main d’homme, ne peut pas combler le vide spirituel qui existe en nous, car seul Dieu peut nous emplir de la paix et de la véritable joie. L’écran, aussi lumineux soit-il, ne remplacera jamais la chaleur d’un regard, la caresse d’une main, ou surtout la présence aimante de notre Seigneur.

Un deuil, une faim, une angoisse existentielle… Comment pourrait-on réduire cela à un simple clic, à une énième notification ? Comme le dit Job : « Le poids du sable de la mer n’égale pas la peine que je ressens » (Jb 6, 3). La souffrance, la vraie, elle est intime, elle est viscérale. Elle ne se numérise pas, elle ne se « like » pas. Elle se porte en secret, en silence.

Alors, c’est quoi la solution ?

Il est temps de nous réveiller, de lever les yeux vers le ciel, de sentir le souffle de l’Esprit Saint sur notre visage, et de renouer non seulement avec la création, mais avec le Créateur lui-même. La vraie vie, celle que Dieu nous appelle à vivre, se trouve hors des écrans, dans les sacrements, dans la prière, dans les rencontres authentiques avec les autres et avec Lui. Pas besoin de grands discours. Donner un sourire, offrir une parole, un coup de main. Ça compte. Ça change tout.

il est temps de nous interroger sur notre relation avec ces technologies. Comme le rappelle l’Évangile selon Matthieu : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi » (Mt 15, 8). Ne laissons pas nos smartphones devenir nos nouvelles idoles, au détriment de ce qui fait la véritable essence de notre humanité : les relations authentiques, l’empathie et la présence réelle auprès de nos proches.

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